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K-Hot** et la danse orientale
25 août 2010

Article L'Express

Hélène nous a fait suivre un article très éloquent sur le devenir de la danseuse du "ventre" paru il y a quelques jours dans l'Express :

"Les danseuses du ventre ont fait la réputation des nuits du Caire. Vont-elles disparaître, menacées par le regain de puritanisme religieux?

Cela commence par un sifflement strident. Un youyou repris de bouche en bouche par l'assemblée. Puis les pulsations sourdes des tablas tout à coup qui s'affolent, entraînant l'orchestre dans leur rythme fou. Et voilà une hanche qui ondoie, un pied qui s'enroule. Un corps qui se creuse, et qui se relève, tel un serpent. Et qui, soudain, se met à tourner, dans un éclair de peau nue et de sequins.   

Sous les lustres majestueux de ce cinq-étoiles cairote, les invités rassemblés en ce soir de noces sont électrisés au bord de la piste de danse: Dina, la plus célèbre des danseuses du ventre du monde arabe, est là. Un cadeau princier fait aux mariés par un parent fortuné. Les appareils photo crépitent, les caméras chauffent. Dans la foule, des femmes voilées - certaines, à leur tour, s'enhardissent à esquisser un pas lascif. Des hommes souriants qui lèvent les bras. Et d'autres qui tournent le dos. Ostensiblement.   

Car si Le Caire, capitale arabe des plaisirs, a depuis longtemps la danse au ventre, la tradition peu à peu se meurt. Dans une Egypte minée par un regain de puritanisme religieux, le terme ra'assa(danseuse) est synonyme de fille de mauvaise vie. Et l'expression "fils de danseuse", l'une des pires insultes d'un répertoire aussi riche que coloré. Dans l'imagerie populaire, la danseuse orientale, autrefois adulée (voir l'encadré), est devenue une femme vulgaire, peu éduquée, se livrant à l'occasion à la prostitution.   

Cette réputation sulfureuse, véhiculée par les médias et le cinéma, la danse du ventre en paie le prix. Les danseuses doivent faire face à toute l'ambiguïté d'une société qu'elles attirent mais qui les méprise. Au point que la plupart, aujourd'hui, ont jeté l'éponge. Depuis la retraite, il y a quelques années, de la légendaire et pulpeuse Fifi Abdou, Dina et Lucy sont les dernières à se partager le haut de l'affiche.   

L'Egypte comptait 5 000 danseuses professionnelles dans les années 1940; elles ne sont plus que quelques dizaines aujourd'hui. Dans les hôtels et sur les bateaux-restaurants qui sillonnent le Nil, des étrangères, slaves, japonaises ou américaines, ont progressivement remplacé les Egyptiennes. Le retour religieux qui s'est emparé du pays il y a une quinzaine d'années a eu raison des vocations locales et de la tradition.   

Pour tenter de sauvegarder ce patrimoine en danger, les autorités égyptiennes ont décidé de ne plus délivrer de licence aux étrangères. Mais elles n'ont pas satisfait pour autant une revendication de longue date des danseuses : supprimer la loi qui interdit l'ouverture d'écoles de danse du ventre.   

L'évolution de l'Egypte ne s'y prête guère. La réislamisation a touché tous les pans de la société, y compris le domaine artistique. La mode du cinéma nazifa (littéralement "propre") a aseptisé les écrans en bannissant tenues osées et contacts charnels. Une tendance que quelques réalisateurs, comme Yousri Nasrallah avec son récent Femmes du Caire, commencent à défier, en dénonçant "la schizophrénie" d'une société tiraillée entre les valeurs morales et religieuses qu'elle affiche et sa quête de l'interdit. Selon une étude, l'Egypte est le pays au monde où le mot "sexe" est le plus utilisé pour les recherches sur Internet...   

C'est dans un cabaret du Caire qu'en 1920 le raqs sharki (danse orientale), longtemps pratiqué dans l'intimité des maisons, notamment pendant les mariages, a été élevé au rang de spectacle. C'est aussi en Egypte qu'un siècle plus tôt les grands voyageurs orientalistes, enflammés par la sensualité de cette chorégraphie si éloignée des danses de salon en vogue en Europe, ont rebaptisé "danse du ventre" cet art ancestral, que certains disent d'origine pharaonique, d'autres venu il y a un millénaire du nord de l'Inde.

La danse du ventre a connu son âge d'or dans les années 1940, en même temps que le cinéma égyptien. Les premières reines de la nuit, Tahia Carioca et Samia Gamal, envoûtent alors le monde arabe, pendant que les soirées décadentes du roi Farouk contribuent à la réputation des cabarets de l'avenue des Pyramides. Un mythe qui nourrit toujours les fantasmes des Saoudiens lorsqu'ils viennent, chaque été, s'encanailler au Caire.

Sur scène, l'une d'elles, trop maquillée, aguiche le maigre public (…) La dernière note de musique n'a pas fini de vibrer que, déjà, la danseuse a disparu en coulisses et enfile un voile intégral. "Le niqab est le seul moyen de ne pas se faire insulter quand on sort dans la rue", confie-t-elle d'une voix lasse en s'éloignant, silhouette pressée, flanquée d'un manageur aux airs maquignons, vers un autre cabaret.   

Les ra'assat ont beau mettre des tenues de plus en plus tape-à-l'oeil, bien éloignées du pantalon bouffant et du gilet portés par les premières danseuses, leur image de sensualité souffre aussi de la concurrence des nouvelles bimbos libanaises ou égyptiennes, dont les vidéoclips diffusés en boucle sur les chaînes satellitaires rivalisent de poses suggestives et de vulgarité. Les danseuses peuvent d'autant moins rivaliser que, sous la pression des milieux conservateurs, il leur est désormais défendu de montrer leur ventre, pudiquement dissimulé sous un voilage couleur chair. Seules les plus grandes s'affranchissent de cet interdit, quitte à payer de lourdes amendes à la police des moeurs. Le prix d'une liberté de plus en plus menacée".

Pour lire l'article dans son intégralité : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/l-avenir-incertain-des-danseuses-du-ventre-egyptiennes_913787.html#xtor=AL-447


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23 août 2010

De retour !

Je suis de retour ! Mon voyage en Turquie était splendide, même si je regrette de ne pas avoir croisé Didem ! A Istanbul j'ai vu des tas de cabarets où se produisent des danseuses dont les costumes laissent à désirer.... Bref, côté danse, on ne le dira jamais assez mais VIVE L'EGYPTE !

J'ai passé une soirée chez un vendeur de tapis (non on ne rigole pas) qui nous a joué des airs d'orient au son de la derbouka et du saz. C'était magique...

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Aussi je profite de mon retour sur le net pour matter des vidéos de VRAIS danseuses, parce que ça m'a cruellement manqué quand même ! Alors voilà ce que j'ai déniché :

La splendide, la grandiose Naïma Akef dans le film "Tamr Henna" ou "Tamarind" (quoi ?? vous ne l'avez as encore vu ???) de 1957 avec entre autre Ahmed Ramzy et Fayza Ahmed qui interprète la chanson sur le début de la vidéo :

Et une seconde extraite du film Khalkhal Habibi :

Bonne reprise à tous !!!

K-Hot**


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