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K-Hot** et la danse orientale
21 mai 2013

J'ai interviewé pour vous... Bina

Cette semaine j'ai interviewé pour vous la charmante Bina...

 

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Depuis combien d’années pratiques-tu la danse orientale ?

J'ai poussé les portes de mon premier cours de danse orientale en 2006 avec Gemma, à Paris. J'ai suivi une année et demi de cours avec Gemma puis une année avec Morgiana. Puis j'ai préféré me focaliser sur des stages intensifs.

Comment as-tu connu la DO ?

J'ai baigné dedans. Étant d'origine Tunisienne, ma mère est très influencée par la culture égyptienne, que ce soit par les films, la musique, et bien sûr la danse. Elle m'a transmis le virus dès mon enfance.

Au bout de combien d’années d’expérience as-tu commencé à enseigner ?

Je n'aime pas trop répondre à cette question car chaque cas est particulier. Personnellement j'ai tout fait très vite, que ce soit monter sur scène avec une troupe (celle des 1001 nuits), enseigner, ou même organiser. Je n'ai pas envie que les gens pensent que c'est acquis aussi rapidement. Je me suis donnée à fond, en commençant d'abord par des remplacements réguliers avant de donner mes propres cours en 2009.

Y-a-t-il eu un déclic particulier qui t’a poussé à faire de la danse orientale ton métier ?

Non car ce n'est pas mon métier. La danse est une passion et je veux qu'elle le reste. J'ai évolué dans un domaine où les gens faisaient de leur passion leur métier (la mode) et je vois les conséquences que cela peut entrainer. Je ne veux pas vivre que de cela car je ne veux pas devoir accepter tout et n'importe quoi pour subvenir à mes besoins. Je ne veux pas non plus que tout devienne business parce qu'il faut "vendre". Je veux pouvoir me permettre de refuser des contrats parce que je n'aime pas le projet ou bien parce que je suis fatiguée ou simplement parce que je n'ai plus d'inspiration à ce moment-là. La danse est un métier artistique et je n'arrive pas à concevoir que tout le monde puisse être créative tout le temps, à un rythme effréné. Mais tout cela est un luxe.

Y-a-t-il une danseuse que tu admires particulièrement ?

Plusieurs même ! Dina reste mon idole mais j'en aime beaucoup. Notamment des danseuses de l'ancien temps. J'ai une préférence pour les Egyptiennes que je considère comme une réelle source d'inspiration.

Ton entourage t’a-t-il soutenu dans ton choix de carrière ?

Mis à part ma mère qui adore danser et qui m'a transmis cet amour, non. Le reste de ma famille vit en Tunisie et reste persuadée que danse orientale = milieu malsain.

Aujourd’hui à quelle fréquence t’entraines-tu ?

Je ne prends malheureusement plus de cours et, sincèrement, ça me manque beaucoup. J'adorais ce moment privilégié de se rendre "à son cours de danse", en tant qu’élève. Je le vis encore lorsque je prends des stages professionnelles mais c'est plus rare  Je ne m'entraine pas vraiment, mis à part pour les stages que je donne. Concernant mes performances, je danse toujours en improvisation donc l'exercice c'est d'écouter des centaines de fois la musique pour la connaitre par coeur et la danse. Et se laisser guider par ses émotions. Parfois ça paye, parfois ça foire mais quoi qu'il arrive, on aura donné quelque chose d'authentique.

Quelle a été ta plus belle rencontre artistique ?

Dure question.....Je pense que cet honneur revient à Yousry Sharif qui a ce chic pour toujours m'émerveiller avec ses combinaisons de folie et sa créativité de génie. Il est inépuisable et se renouvelle sans arrêt. Un bel exemple pour nous tous.

As-tu des regrets quant à ton parcours ?

Aucun. Mais ma philosophie en général est de vivre sans regrets....

As-tu un conseil à donner aux personnes qui souhaiteraient se lancer professionnellement dans la DO ?

Je leur dirais de prendre leur temps, de ne pas brûler les étapes mais comme je l'ai dit, cela reviendrait à dire "faites ce que je dis mais pas ce que je fais". De le faire pour une seule raison, l'amour de la danse et rien d'autre. De bien se renseigner auprès d'autres professionnelle de ce qui se fait ou pas (notamment en terme de tarif) car si une nouvelle fille se présente en cassant les prix, elle aura certes beaucoup de contrats sur le moment mais se retrouvera toujours confrontée à d'autres filles qui baisseront encore plus les prix. Et enfin je leur conseillerais de ne pas se perdre en cours de route....

Quels sont tes projets en cours ou à venir ?

J'ai un autre métier (très prenant) à côté donc je limite un peu la danse en ce moment. Cependant, avec mon associée Emira, on se lance dans l'organisation de la 2ème édition du festival Mahrajane Al Sharq. Je veux garder ce projet pour surtout me faire plaisir à moi (oui je sais c'est égoïste). Je veux pouvoir expérimenter pleins de choses, travailler avec des gens que j'apprécie et découvrir des talents. Tout ça dans la joie et la bonne humeur !

 

Merci à elle de s'être pretée au jeu !


 

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20 mai 2013

Scènes Ouvertes & Spontanées le 31 mai 2013 à la Croix-Rousse (69)

Je vous en ai déjà parlé il y a quelques semaines, L’espace Arts Dreams (sur les pentes de la Croix-Rousse) propose une rencontre festive de danse orientale.

La prochaine soirée aura lieue le vendredi 31 mai de 20h à 23h.

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PAF : toujours 5€ (à ce prix-là.... rien à dire !)

Réservation : Espace multiculturel Arts Dreams
15 bis rue Imbert Colomès 69001 Lyon 
04 72 07 80 30

 

Je vous encourage à soutenir ce type d'événements si vous voulez qu'il y en ai encore !!!

 


 

14 mai 2013

J'ai interviewé pour vous... Sailyne

Cette semaine je suis très contente de vous livrer l'interview de Sailyne, quelqu'un que j'apprécie beaucoup et qui a plutôt bonne presse dans le milieu ! Je vous laisse la (re)découvrir...

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Depuis combien d’années pratiques-tu la danse orientale ?

Je ne compte plus…. Mais je pense plus de 20 ans

Comment as-tu connu la DO ?

Mon parcours est atypique car ayant grandi dans un milieu associatif de part mes parents très jeunes, j’ai découvert différentes cultures et celle qui m’ont le plus attirée sont l’Afrique et l’Orient. A partir de 10 ans, quand j’allais chez des amies de différentes origines on s’amusait à danser.


Au bout de combien d’années d’expérience as-tu commencé à enseigner ?

J’ai démarré à peu prés au bout de 10 années.


Y-a-t-il eu un déclic particulier qui t’a poussé à faire de la danse orientale ton métier ?

Non , le déclic je l’ai eu à 10 ans, j’ai crée une chorégraphie pour mon école avec d’autres filles et à partir de ce moment là, j’ai décidé d’en faire mon métier.


Y-a-t-il une danseuse que tu admires particulièrement ?

Non , mais j’admire Béjart car il a su s’imposer avec son propre univers, il a été souvent incompris, critiqué mais il a continué jusqu’au bout……..


Ton entourage t’a-t-il soutenu dans ton choix de carrière ?

Non , car pour mes parents et ma famille ce n’était pas un métier mais aujourd’hui ils ont changé d’avis.


Aujourd’hui à quelle fréquence t’entraines-tu ?

Alors, alors je dois m’entrainer chez moi à peu près 10 heures par semaine (préparation des cours, recherche musicale…..) alors malheureusement je n’ai pas le temps de prendre des cours……


Quelle a été ta plus belle rencontre artistique ?

Oufff pleins mais pas dans la danse orientale, mon métier me permet de faire régulièrement de belles rencontre comme les filles de l’un des groupes de la Cie ode izis (sha’watza) , Alexandrah car je suis fière de ce qu’elle devient, et beaucoup d’autres encore……. Mon Amie Audrey qui est dans l’Afro-contemporain …qui vient de présenter une création à Cannes. Je suis plus attirée par les rencontres humaines et surtout intelligentes, celles qui me font progresser à l’intérieur.


As-tu des regrets quant à ton parcours ?

Oui, j’aurais voulu avoir un D.E…..


As-tu un conseil à donner aux personnes qui souhaiteraient se lancer professionnellement dans la DO ?

Ce n’est pas un métier facile ….. il faut avoir les épaules larges… cela demande beaucoup de concession et la vie privée le paie mais si on est vraiment passionné on n’abandonne jamais. Je vois beaucoup de filles se lancer mais dès qu’il y a un changement dans leur vie, on ne les voit plus ;) alors il faut vraiment être plus que passionnée...


Quels sont tes projets en cours ou à venir ?

Beaucoup, beaucoup , continuer à développer les activités de la Cie ode izis , je continue à être chorégraphe pour l’éducation nationale actuellement je suis sur un projet avec des CP , création qui sera présenté au théatre de Venissieux et je démarre pour la 2° fois le festival Kult & Co aussi en tant que chorégraphe ….. Mais il y en a pleins d’autre mais chutttt ;)

 

Merci Sailyne pour cet agréable moment ! Pleins de choses pour ton avenir professionnel !


 

10 mai 2013

Stage sur les danses du Maghreb avec Sailyne le 22 juin 2013 à Vaulx-en-Velin (69)

Sailyne organise un stage sur les danses du Maghreb le samedi 22 juin 2013 de 10h à 12h.
 

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Tarif : 20€
Tous niveaux
Pour plus de renseignements je vous laisse aller voir son blog !


10 mai 2013

Scène Ouverte & Spontanée de Danse Orientale à Lyon le vendredi 10 mai 2013 à la Croix-Rousse (69)

Voici une excellente nouvelle pour nous !!! 

L’espace Arts Dreams (sur les pentes de la Croix-Rousse) propose une rencontre festive de danse orientale.

Cet évènement aura même lieu 2 vendredis par mois ! Non non vous ne rêvez pas !!!

Ces soirées sont ouvertes à tous les groupes de danse orientale ou personnes souhaitant danser pour le plaisir ou tout simplement regarder.
L'objectif étant de permettre des rencontres festives entre des groupes de danse orientale de Lyon et sa région, de montrer leurs chorégraphies (issues de différents pays du Maghreb ou Moyen-Orient), de partager leurs musiques ou de danser tout simplement pour le plaisir tout en mettant en pratique les techniques apprises en cours.
Le principe : toute personne ou tout groupe ayant envie de présenter une danse apporte sa musique ou sélection de musiques sur une clé USB. Il est préférable pour les groupes de réserver à l’avance afin que le lieu puisse s’organiser.
L’entrée est à 5 euros, participation servant à soutenir le lieu, espace multiculturel sur les pentes de la Croix-Rousse, favorisant l’éclosion de nombreux talents et de projets interculturels.


Réservation : Espace multiculturel Arts Dreams
15 bis rue Imbert Colomès 69001 Lyon 
04 72 07 80 30

C'est vraiment quelque chose qu'il faut soutenir, je compte sur vous les danseuses !!!!! Et si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour moi !!!! 

Notez bien les 2 prochaines dates : Vendredi 10 et 31 Mai de 20h à 23h

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9 mai 2013

Stage de Danse Orientale Découverte avec Farida Kadri le 2 juin 2013 (Paris 19e)

C'est un stage plutôt exceptionnel qui va se dérouler dans le 19e arrondissement de Paris, et c'est pourquoi à titre exceptionnel j'en fait la promotion (regardez bien l'affiche c'est juste un truc de malade !!!!)

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Farida Kadri incarne l'esprit de fusion arabo-occidentale et propose de vous initier à un cours de danse orientale libérateur, tonifiant, qui réveille la féminité par excellence.

Danseuse, chanteuse et musicienne, avec un long parcours de danse traditionnelle et de danse orientale et forte d'expériences scéniques, Farida vous accompagnera sur le chemin de cette danse ancestrale.

Qui est Farida ?

Farida commence à vivre la musique par l’expression corporelle à travers les danses orientales et traditionnelles du Maghreb.
Elle se fait connaitre dans plusieurs spectacles, notamment « Le Cabaret Sauvage » et « Les Nomades Rageurs ». Elle a aussi dansé pour Nouri Koufi, Idir, FFF, Aerosmith, à l’Olympia, au Bataclan, à l’Elysée Montmartre…
Pour en savoir plus : http://www.myspace.com/faraka

Comment se déroule le stage ?

Echauffement et Assouplissement de préparation à la danse orientale, basé sur des mouvements de Tai-chi, Yoga et Pilates.
Viennent ensuite les exercices de renforcement musculaire, d'équilibre, d'ouvertures de hanches, des abdominaux, de mobilité du dos et d'étirements. 
Puis, viennent la décomposition rythmée et quelques mouvements de la danse du voile. Nous aborderons également les mouvements chaloupés des hanches.
Une fois, ces mouvements acquis le travail sera axé sur sur la synchronisation avec la musique notamment sur « Tarkassim Tabla » (percussion égyptienne), d’où découlera une chorégraphie. 
Pour finir le cours en douceur, l’accent sera mis sur la relation entre le corps et l’esprit. 
Ce stage vous apportera une réelle concentration sur vous-même, et une nouvelle compréhension de votre corps par la danse et la musique (Mahgreb, Indienne, Egyptienne, Electro-orientale).

NB : prévoir des chaussons de danse, un foulard et un voile.
_________________________________________________________________

Prix 40 €, 70€ en duo (inscription recommandée)
Inscriptions et renseignement auprès de Slavica Marmakovic : Tel : 06 44 88 57 05 / email : s.marmakovic@gmail.com

Lieu du stage : Espace B, 16 rue Barbanègre 75019 PARIS

Allez-y les yeux fermés !


 

7 mai 2013

J'ai interviewé pour vous.... Yaël Zarca

Cette semaine j'ai interviewé pour vous celle que l'on ne présente plus : Yaël Zarca. Un interview sans langue de bois, plein de sincérité et d'émotions... Un régal !

 

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Depuis combien d’années pratiques-tu la danse orientale ?

J’ai commencé à prendre des cours de danse orientale en 2001 ; au début c’était vraiment comme un simple loisir ; quelques années plus tard, c’était devenu une passion tellement forte que j’ai voulu en faire mon métier.

Comment as-tu connu la DO ?

J’ai toujours dansé dans ma famille depuis toute petite, j’aimais ça et tout le monde me trouvait très douée. A l’adolescence, c’est grâce à ma baby-sitter que j’ai découvert qu’il existait des cours, et je me suis inscrite. Je me suis immédiatement rendu compte que ce que je faisais « spontanément » et en improvisant n’était pas de la « vraie » danse orientale. Lorsque je me suis retrouvée dans un cours avec des instructions, de la rigueur et de la discipline, j’ai d’abord été complètement terrorisée.

Au bout de combien d’années d’expérience as-tu commencé à enseigner ?

J’ai commencé à enseigner au bout de 5 ans je crois. Trop tôt sûrement, car je n’avais pas forcément la formation adéquate. J’ai fait au mieux au début, avec l’aide de mon amie Sharon qui était elle-même professeur depuis plusieurs années, et celle de ma mère qui était une ancienne professeur de français et avait donc un certain sens de la pédagogie. Je prenais aussi des cours particuliers avec une professeur de danse qui me conseillait sur la manière d’enseigner, notamment aux enfants. Avec les années et l’expérience, j’ai modifié ma pédagogie et mieux défini les exigences d’un enseignement de qualité. C’est d’ailleurs pour cela que, l’année dernière, j’ai été à l’initiative de la création d’une formation professionnalisante intitulée «Enseigner la danse orientale : théorie, culture, méthodes et pédagogie ».

C’est une formation théorique et pratique de 39h30, axée sur la transmission et non sur la danse elle-même ; d’ailleurs, le niveau technique en danse n’est pas pris en compte. Dans cette formation, on étudie l’histoire de la danse orientale, ses artistes majeurs, les bases de l’anatomie du corps humain, les bonnes méthodes d’échauffements et d’étirements, les bases de la rythmique, la compréhension des publics, la législation, les méthodes d’enseignement, etc. C’est une formation très riche, avec des exercices pratiques et des mises en situation pédagogiques, qui aborde tous les sujets que j’aurais moi-même rêvé d’approfondir à l’époque ou j’ai commencé à enseigner. Cette formation n’est pas dispensée par un seul professeur « touche-à-tout », mais par toute une équipe de formateurs spécialisés chacun dans leur domaine.

Il n’existe pas de diplôme d’État en France pour la danse orientale : les personnes qui veulent enseigner n’ont donc pas de formation spécifique, les écoles et les élèves n’ont pas de repères. Avec cette formation, on veut donner aux (futurs) professeurs les bases nécessaires et quelques clés pour un enseignement de qualité de notre art, mais ce n’est pour eux qu’un début : ils ressortent de cette semaine intensive avec des connaissances et des réponses, mais surtout avec la conscience qu’ils ont encore beaucoup à apprendre par eux-mêmes.

Y-a-t-il eu un déclic particulier qui t’a poussée à faire de la danse orientale ton métier ?

Je finissais un BTS en économie sociale et familiale, et j’avais de plus en plus de demandes de prestations de danse en événementiel. J’étais de moins en moins concentrée sur mes études et je m’épanouissais tellement en dansant que ça a très vite pris le dessus. Je ne pense pas qu’il y ait eu un déclic particulier, la passion a été grandissante et dévorante, et mes parents m’ont finalement proposé un deal : ils me laissaient tenter ma chance pendant 1 an ; moi je devais leur prouver qu’il était possible de gagner décemment sa vie rien qu’avec la danse, et je devais consacrer la totalité de mes gains à ma propre formation. J’ai donc pris des dizaines et des dizaines de stages, tous les week-ends, avec des professeurs très différents, sur des thèmes et dans des styles très différents. J’ai testé de grands professeurs étrangers, mais aussi des professeurs locaux moins connus ; j’ai découvert les styles égyptiens modernes, mais aussi les folklores, le tribal fusion, les accessoires modernes, etc. J’ai vraiment touché à tout, et j’ai ainsi développé mon propre style. Aujourd’hui j’enseigne principalement le style égyptien moderne, mais j’ajoute parfois des techniques d’improvisation du tribal ou des pas de base du folklore…

Y-a-t-il une danseuse que tu admires particulièrement ?

Il y en a plusieurs. J’aime les danseuses qui ont une super technique, mais avant tout qui savent transmettre des émotions à leur public. Je suis particulièrement admirative de Dina et de Randa Kamel, deux danseuses égyptiennes capables de me faire pleurer quand elles sont sur scène. J’admire aussi leur parcours, dans un pays où la danse orientale n’est pas très bien vue.

Ton entourage t’a-t-il soutenu dans ton choix de carrière ?

Ma mère m’a toujours soutenue et conseillée. C’est elle qui m’a poussée à m’investir aussi dans l’enseignement plutôt que de me limiter au spectacle. La précarité de la vie d’artiste l’inquiétait, elle aurait évidemment préféré que j’aie une vie plus « normale » ; l’enseignement de la danse me permet de concilier les deux aspects et d’envisager l’avenir plus sereinement. Ma mère m’a toujours dit qu’elle préférerait que je sois une bonne infirmière plutôt qu’un mauvais médecin : ce qui compte, ce n’est pas le titre ou le prestige, mais c’est de bien faire ce qu’on entreprend et de pouvoir en être fier. Donc quand j’ai choisi de vivre de la danse orientale, elle m’a vraiment encouragée à me former, à me perfectionner, à me dépasser sans cesse. Elle me soutient à 100% aujourd’hui, elle m’aide dans mon travail, et c’est grâce à elle que j’avance. Car en plus du soutien énorme qu’elle m’apporte, elle sait aussi être objective et me dire quand elle pense que j’aurais pu faire mieux. Cela m’aide beaucoup pour progresser et pour ne pas me « prendre la grosse tête » !

En ce qui concerne le reste de ma famille, plus particulièrement mes grands-parents originaires d’Afrique du Nord, l’annonce de mon choix professionnel a été assez mal vécue : pour eux, les danseuses orientales, c’était soit les prostituées comme ils en avaient vu au Maghreb, soit ces danseuses en quête de billets qui s’asseyaient sur les genoux des hommes dans les mariages orientaux en France. Cela a été dur de les convaincre que la danse orientale est un art véritable et respectable. Après m’avoir vue en spectacle sur scène, ils ont compris et accepté, et maintenant ils m’encouragent, même s’il est évident qu’ils auraient préféré que je choisisse autre chose !

Aujourd’hui, à quelle fréquence t’entraînes-tu ?

Mes journées sont consacrées à la danse orientale, qu’il s’agisse de la préparation de mes cours, de mes stages, de mes chorégraphies de scène, des chorégraphies de mes élèves, du travail sur mes différents projets… Je continue à me former en stages, mais surtout en cours particuliers sous forme de coaching. Je pars régulièrement à l’étranger prendre des cours privés pour travailler mes faiblesses.

Quelle a été ta plus belle rencontre artistique ?

J’ai fait deux rencontres majeures qui ont changé ma danse. La première, ça a été Mayodi, professeur et danseur à Paris. J’ai pris un cours particulier avec lui il y a plusieurs années pour lui demander conseil sur une chorégraphie que je venais de créer. J’ai dansé devant lui, puis il m’a dit : « Assieds-toi, je vais danser sur la même musique et tu vas me dire ce que tu en penses. » Il a dansé et j’en ai eu les larmes aux yeux. Peu de mouvements, de la simplicité, mais tellement d’émotion, de « roh » (« âme » en arabe) comme il dit. Ce jour-là, il m’a fait comprendre que les combinaisons de pas complexes n’ont pas d’intérêt si elles ne laissent pas de place à l’interprétation. Cela a modifié ma façon de danser, car j’ai enfin pris le temps de vivre la musique au lieu d’essayer d’y caser des prouesses techniques.

Ma deuxième rencontre artistique majeure a été Amar Chaoui, percussionniste à Paris. En travaillant avec lui, j’ai mieux compris la musique et ses règles, j’ai appris à mieux l’écouter. Il m’a appris le langage, les nuances, l’expressivité des différents instruments. Cela a beaucoup modifié mon écoute musicale et donc forcément les subtilités de ma danse.

As-tu des regrets concernant ton parcours ?

Aucun regret ! Mes rêves et projets se réalisent petit à petit. La seule chose qui me pose problème, c’est que les journées ne font que 24 heures ! Je travaille 7 jours sur 7 et malgré tout je suis toujours débordée !

As-tu un conseil à donner aux danseuses qui souhaiteraient se lancer professionnellement dans la DO ?

Formez-vous ! Je croise souvent des professeurs qui sont autodidactes ou qui n’ont pris qu’un ou deux ans de cours de danse avant de se lancer dans l’enseignement pour gagner rapidement de l’argent. Elles ne se rendent pas compte à quel point leur ignorance de la culture de la danse orientale, leur niveau de danse insuffisant et leur enseignement médiocre font du tort à notre discipline. Il y a aujourd’hui en France de nombreux professeurs de qualité : il n’y a donc aucune excuse pour bâcler sa formation.

Quels sont tes projets en cours ou à venir ?

Je travaille en ce moment avec le percussionniste Amar Chaoui sur un livret-CD qui présentera les fondamentaux des rythmes pour la danse orientale égyptienne. C’est également un outil dont j’aurais aimé pouvoir disposer il y a quelques années, en tant qu’élève et en tant que professeur (sortie prévue en mai/juin 2013)

 

Merci à Yaël pour ses réponses franches et sincères !


 

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